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Chrétiens et sociétés. XVIè - XXIè siècles
Le calvinisme et les arts
Publié le 2 avril 2012 – Mis à jour le 2 avril 2012
Bulletin de l'équipe RESEA. UMR 5190 LARHRA. Numéro spécial - N°1
Il reste difficile, aujourd’hui, d’associer calvinisme et art tant l’idée que le réformateur de Genève était opposé à la création artistique reste courante, et l’on évoque, pour soutenir ce lieu commun, l’austérité des temples protestants, l’absence de grande musique liturgique dans la tradition réformée, l’iconoclasme et le refus des images. Pourtant, une affirmation sans cesse répétée n’est pas une vérité. S’il y a bien eu un rejet des images et de toute représentation sensible risquant de détourner les croyants de l’hommage nécessaire à leur Créateur et Sauveur, ce fut plutôt le fait de courants radicaux. La Réforme se caractérise en réalité davantage par un débat sur la légitimité et l’usage des formes littéraires, musicales et picturales, avec des réponses fort différentes, selon qu’il s’agisse de Zwingli, de Luther ou de Calvin. Elle prolonge ainsi des débats plus anciens. Michel Pastoureau rappelle en effet que la fin du Moyen Âge connaît un déclin de la polychromie et l’apparition d’une coloration plus sobre, par opposition à la richesse ostentatoire de l’or, à la pompe liturgique, aux ornements polychromes. Peu avant la protestation de Luther contre les indulgences, le dominicain ferrarais Savonarole vitupérait à Florence contre les peintres et les poètes, même ceux qui, à l’instar de Dante, dénonçaient l’Église corrompue, et réussissait à convaincre nombre d’entre eux, comme vient de le démontrer à nouveau Michel Feuillet dans un très beau petit livre.
Il importe donc de réexaminer l’attitude de Calvin et de ceux qui se sont inscrits dans sa postérité spirituelle – les calvinistes, dirons-nous par commodité – envers ces formes de création qui ne relèveront que peu à peu de ce que nous considérons aujourd’hui comme de l’art. Pour ce faire, un colloque a été organisé à Lyon, aux Archives Municipales, les 16 et 17 octobre 2009, par l’équipe RESEA, avec le soutien de l’Institut Universitaire de France et de l’Église réformée de Lyon. Son titre, ambitieux, « Le calvinisme et les arts, du xvie siècle à nos jours », permettait d’envisager toutes les formes d’art et de les étudier sur la longue durée. Un tel programme dépassait évidemment les possibilités d’une journée et demie de communications et de débats, mais il fournissait l’occasion de donner des aperçus suggestifs sur différents points.
Ce numéro spécial de Chrétiens et Sociétés publie la majorité des textes du colloque. Les autres ne l’ont pas été, soit parce qu’ils correspondaient à un texte édité depuis (Franck Lestringant, analysant l’iconoclasme dans la Mappemonde nouvelle papistique), soit parce qu’il s’agissait de recherches en cours, pas encore totalement abouties. L’ensemble, espérons-le, permettra de rectifier les lieux communs sur l’opposition entre calvinisme et arts, surtout en venant après la publication d’une très intéressante journée d’études tenue à l’Université d’Artois en 2004, sur un thème très proche.
Il importe donc de réexaminer l’attitude de Calvin et de ceux qui se sont inscrits dans sa postérité spirituelle – les calvinistes, dirons-nous par commodité – envers ces formes de création qui ne relèveront que peu à peu de ce que nous considérons aujourd’hui comme de l’art. Pour ce faire, un colloque a été organisé à Lyon, aux Archives Municipales, les 16 et 17 octobre 2009, par l’équipe RESEA, avec le soutien de l’Institut Universitaire de France et de l’Église réformée de Lyon. Son titre, ambitieux, « Le calvinisme et les arts, du xvie siècle à nos jours », permettait d’envisager toutes les formes d’art et de les étudier sur la longue durée. Un tel programme dépassait évidemment les possibilités d’une journée et demie de communications et de débats, mais il fournissait l’occasion de donner des aperçus suggestifs sur différents points.
Ce numéro spécial de Chrétiens et Sociétés publie la majorité des textes du colloque. Les autres ne l’ont pas été, soit parce qu’ils correspondaient à un texte édité depuis (Franck Lestringant, analysant l’iconoclasme dans la Mappemonde nouvelle papistique), soit parce qu’il s’agissait de recherches en cours, pas encore totalement abouties. L’ensemble, espérons-le, permettra de rectifier les lieux communs sur l’opposition entre calvinisme et arts, surtout en venant après la publication d’une très intéressante journée d’études tenue à l’Université d’Artois en 2004, sur un thème très proche.
ISBN : 978-2-9537928-5-0
Prix : 12 € TTC (France)
Mise à jour : 2 avril 2012