Ce site utilise des cookies pour améliorer l’expérience utilisateur : lecture de vidéos, partage du contenu sur les réseaux sociaux, mesure de l’audience des pages. Les cookies nécessaires sont des cookies techniques, afin d'assurer le bon fonctionnement de notre site (ex. : cookies de login, d’enregistrement, de préférences de langue). L’Université Jean Moulin est responsable du traitement des données.
Vous pouvez accepter ou refuser l’ensemble des cookies ou personnaliser votre choix. En autorisant les services tiers, vous acceptez le dépôt et la lecture de cookies ainsi que l'utilisation de technologies de suivi nécessaires à leur bon fonctionnement. Les données sont collectées pour le seul usage de notre établissement et sont conservées pendant 6 mois maximum.
Vous pouvez à tout moment revoir vos choix en cliquant sur le lien « données personnelles » qui se trouve dans le pied de page du site.
Publié le 4 octobre 2023–Mis à jour le 24 mai 2024
BD franco-belge, politique et religion
Cet essai entend montrer, à partir de cas précis, que la BD franco-belge « classique » reflète et diffuse une certaine vision du monde, basée sur des valeurs qui peuvent aujourd’hui paraître contradictoires : anticommunisme, colonialisme, mais aussi engagement en faveur des plus démunis. La création des années 1930-1950, faite d’allers et retours entre les deux pays et les deux cultures, est en effet, pour une large part, portée par des milieux catholiques plus ou moins conservateurs, mais sociaux. Des figures à la fois conquérantes et solidaires, comme celle du pieux chevalier défendant les plus faibles, ou celle du missionnaire barbu soignant les autochtones, naviguent ainsi d’une série et d’un épisode à l’autre. Certains auteurs amorcent toutefois une rupture avec la tradition idéologique franco-belge bien avant l’émergence d’une BD pour adultes cultivant l’irrévérence.
On s’attachera à relire sous cet angle politico-religieux des récits régulièrement réédités, comme les Tintin en noir et blanc ou les Spirou de Franquin, mais aussi des séries quelque peu tombées dans l’oubli, comme Johnny et Annie de Renaat Demoen ou Chantal de Robert Rigot.
Au final, cet essai propose un double périple à travers les cases : mieux cerner les soubassements idéologiques de la création franco-belge et redécouvrir certains pans de l’histoire européenne par le biais du 9e art.
DELISLE Philippe : professeur d’histoire contemporaine à l’université Lyon 3. Il a déjà publié de nombreux essais et articles sur le discours politique et religieux de la BD franco-belge, dont Petite histoire politique de la BD belge de langue française, Karthala, 2016.