- Lettres,
Le meurtre de Weimar
Johann Chapoutot
Publié le 3 février 2010 – Mis à jour le 5 février 2010
Un fait divers nazi ?
Quand la République de Weimar est-elle morte ? On retient généralement un événement central : l'appel à la chancellerie, à Berlin, d'Adolf Hitler. On ne prête guère d'attention à un autre fait, provincial, obscur, qui s'est déroulé dans la nuit du 9 au 10 août 1932 : l'assassinat violent, dans un bourg reculé de Silésie, d'un ouvrier communiste par cinq SA ivres et brutaux.
Débordé par une base impatiente, Hitler fait une entorse à son légalisme proclamé et prend fait et cause pour les assassins. Devant la pression du parti nazi, le gouvernement commue la peine des meurtriers. L'Etat de droit prend fin : les nazis revendiquent une nouvelle légalité, qui fait des meurtriers des soldats et d'un crime, un acte de guerre ou de justice.
Ce fait divers invite à une histoire politique et culturelle de la République de Weimar, mais aussi du parti nazi : le contentieux entre la base SA et la hiérarchie du parti devait être réglé plus tard, lors de la nuit des longs couteaux.
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Johann Chapoutot
Ancien élève de l'ENS, agrégé d'histoire, docteur de l'Université Paris I et de la T.U. Berlin; Johanna Chapoutot est maître de conférences des universités. Spécialiste de l'Allemagne contemporaine, il a publié, aux PUF, Le National-socialisme et l'Antiquité ainsi que L'Âge des dictatures. Fascismes et régimes autoritaires en Europe occidentale (1919-1945).
L'auteur, Johann Chapoutot, Maître de conférences à l'université Pierre Mendès-France Grenoble 2, est membre du LARHRA dans l'équipe RESEA.
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Parution le 27 janvier 2010
144 pages - 12€
Collection "perspectives critiques"
dirigée par Roland Jaccard
PUF
Attachée de presse : Agnès Mazet
Mise à jour : 5 février 2010