La figure du migrant européen est très ancrée dans l’imaginaire commun. La plupart des secteurs créatifs la reprennent sous la forme de stéréotypes ou sous un angle plus réaliste. Le cinéma, l’audiovisuel, la littérature, les jeux vidéo véhiculent une certaine image de ces personnes qui ont quitté leur pays natal en quête d’une meilleure vie à l’Ouest de l’Europe.

Toutes ces typologies de migrants européens et bien d’autres foisonnent dans la création occidentale. Des sociotypes se dégagent : le Rrom (Tsigan) ou encore le Roumain vont être apparenté à des petits (ou grands) voleurs, les Gitans sont leur pendant espagnol, plus enclins au voyage et à la liberté ; les grandes blondes aux yeux bleus avec un fort accent slave en sont un autre ; des femmes qui font des mariages blancs afin de sauver leur famille (Je vous trouve très beau, Isabelle Mergault, 2005) dépeignent une autre façon de voir le couple ; le folklore et la musique des pays de l’Europe Centrale donne à voir une version tragi-comique de ces contrées (la plupart de films de Emir Kustirica) ; ou encore donner à voir les étudiants Erasmus fait voir une autre facette de la jeunesse européenne (L’auberge espagnole de C. Clapich, 2002).

Cette journée d’études se propose de mettre les bases d’une discussion interdisciplinaire sur ces représentations et voir comment à travers nos disciplines respectives nous pouvions donner corps à cette réflexion. Quelles méthodologies pour quelles analyses ? Comment rendre compte de ces sociotypes sans tomber dans la surinterprétation ? Comment travailler les corpus de films contenant ces migrants-là ? De quelle façon analyser ces fictions basées sur des faits réels ? Quelle frontière entre le réel et le stéréotype ?
 

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